14 June 2010

Flore des tropiques

L'autre jour nous avons visité un jardin tropical tenu par un monsieur Bonafosse. Il habite en Côte d'Ivoire depuis je ne sais pas combien de temps et cultive des fleurs tropicales destinées à l'exportation, ainsi que d'autres plantes (dont notamment des orchidées, mais aussi des bonsaï!) qui sont vendues à Abidjan.
Voici quelques photos de fleurs, d'abord les orchidées :




 








Les autres plantes (désolée, je n'arrive pas à retenir leurs nom) :

 










1 June 2010

Photos d'Assinie

Ca y est, je reprends l'élan et je redémarre le partage des impressions et des paysages africains.

Pour bien commencer, voici quelques photos que nous avons prises à Assinie, ex-paradis du touriste français. Ses intérêts majeurs : la plage, la lagune et les hôtels de classe. Pas de vieux bâtiments coloniaux, pas de monuments historiques, juste du calme absolu.





16 April 2010

Le quotidien d'expatriée

Après avoir présenté un peu mon environnement, je fais un tour rapide sur le quotidien d'une femme expatriée.

Finalement ce n'est pas si mal que ça. Je croyais m'ennuyer au bout d'une semaine, et en fait non. Mais c'est parce que je suis forte :)

Sans vouloir trop schématiser, la vie est assez douce et tranquille, sans pour autant que ce soit ennuyeuse. Tout prend énormément de temps, donc si je veux programmer une sortie en ville (pour les courses, aller chez le médecin, un entretien d'embauche etc.), c'est déjà un programme d'une demi-journée. Pourquoi? Parce que les distances sont grandes, souvent il faut aller de l'autre côté des ponts. Parce qu'il y a des méga-embouteillages vers midi et à partir de 17h. Parce que tout prend du temps, d'une façon générale. Les courses, c'est en moyenne 2 heures. Aller se réabonner à internet, c'est environ 3 heures si cela roule bien. 

Par contre sortir comme ça, ce n'est pas évident. Ici il faut absolument avoir sa voiture, car les transports en commun sont peu fiables et de toute manière, il nous est interdit de les prendre. Ce n'est pas un pays tranquille quand même, donc il vaut mieux ne pas tenter le diable... Même constat pour les taxis, donc interdit aussi. Il reste donc la voiture, préférablement un gros 4x4 afin d'imposer sa volonté. Comme nous sommes en régime hors taxe, le plus simple est d'acheter une voiture qui appartient à un diplomate ou à un employé d'une organisation internationale. Mais le marché est assez petit et les voitures se vendent en un clin d'oeil, même quelques mois avant le départ du vendeur! On a finalement réussi à en acheter une qui sera disponible fin mai, et on a de la chance! En attendant, quand je veux sortir, je demande à Julien de m'envoyer une voiture avec chauffeur... D'ailleurs c'est assez pénible, car les chauffeurs ne sont pas toujours disponibles, je dois donc prévoir mes sorties 24 heures à l'avance. Je repense avec nostalgie aux 14 lignes de métro parisiennes...

En termes de choses à faire dans Abidjan, il n'y a rien qui manque. Il y a un ciné (pas encore testé), quelques musées (non plus, je les garde pour la saison des pluies), un palais de la culture (cadeau du peuple chinois, mais assez joli, on est allé voir la seule pièce de théâtre de la saison qui était super; sinon des concerts de grande envergure y sont tenus, p ex U-Roy), des magasins à volonté (notamment dans des grands centres commerciaux). Pleins de restaurants (j'en ai trouvé un allemand qui servirait aussi du goulash hongrois!).

En termes de mon quotidien, je passe des entretiens à droite à gauche, mais rien ne s'est encore concrétisé. Entre-temps j'ai repris le piano avec un prof ivoirien super sympa et j'avance tellement vite que je compte donner un concert d'ici 6 mois auquel j'attends la délégation française! 

Je fais aussi du socializing avec les autres femmes expatriées, notamment sous forme de l'association des femmes d'ici, mais je dois dire qu'il y a un petit écart entre nous concernant l'âge, le nombre d'enfants et parfois petits-enfants, la quantité du temps disponible, ainsi que le nombre d'années d'expérience professionnelle (là, c'est moi qui gagne). Mais il y a des gens qui font des choses super dedans, p ex des femmes qui font de l'alphabétisation dans des quartiers très pauvres, une dame qui fait partie de la fondation Raoul Follereau qui s'occupe des lépreux etc. et c'est vachement intéressant de parler avec elles.

Malgré le fait que tout prend du temps, les gens ont l'air cool et posé ici, sauf les européens fraîchement débarqués (comme nous) qui s'énervent pour tout: pourquoi l'installation d'une pauvre moustiquaire prend 5 semaines, malgré des coups de fil répétés? pourquoi l'activation du numéro de portable prend un mois, alors que cela devrait se faire en 2 jours? pourquoi il faut relancer tout le monde pour tout? Brrrr, parfois la vie est dure et on se sent seul avec notre incompréhension. Mais on apprend petit à petit à réfléchir comme les locaux et de pas se prendre la tête pour chaque petit détail, alors que la chose la plus importante, c'est qu'il fait beau et que demain il fera beau aussi!

13 April 2010

Les nouveaux amis

Nouveau pays, nouvelles habitudes, nouveaux amis. Voici les miens:

De quoi s'agit-il? Je vais vous le dire, de droite à gauche.

D'abord, le flacon de Timor, l'insecticide numéro 1 de la Côte d'Ivoire, afin de lutter efficacement contre toute bête susceptible d'entrer dans notre domaine (notamment les moustiques). Il est aussi efficace que son prédécesseur, le Super Timor, dont la pub était déjà assez prometteuse (à découvrir absolument ici).

La Malarone, fidèle ami antipalu de chacun qui met ses pieds sous les tropiques. L'amitié durera trois mois et ça commence déjà à manifester ses effets néfastes : des crampes à l'estomac, des cauchemars, des maux de tête, mais bon, il vaut toujours mieux supporter tout cela que de succomber à la malaria. Ça ne serait pas dine comme mort...

Puis viennent les deux amis de la soirée : la bière ouest-africaine, le Flag, ainsi que la drogue locale, les cacahouètes grillées, aka "juste 2 cacahouètes encore, après j'arrête!". Rien de mieux que de prendre l'apéro le soir en terrasse et de se refroidir le corps fatigué avec une ou deux bonnes bouteilles de Flag et quelques petites arachides bien grillées. Effets néfastes garantis dès 1 semaine apéritive! 

Bon, on n'est pas si solitaire quand même, on se fait de plus en plus d'amis (français, canadien, malgache, hongrois, ivoirien) et on sort tous les 2-3 soirs. Abidjan est plein de bars sympa et compte environ 400 restaurants de gastronomie différente, il y a donc où se remplir l'estomac!  

2 April 2010

Abidjan City

Ca y est, j'y suis depuis plus que 3 semaines, j'en ai déjà fait le tour plusieurs fois, j'y ai déjà conduit, je m'y suis déjà perdue, je l'ai vu sèche et mouillée, donc je vous la présente, Abidjan.

Abidjan est la capitale économique du pays (celle politique étant à Yamoussoukro), pourtant le président (Laurent Gbagbo), ainsi que tout le reste de la nomenclature politique y réside. La ville est étendue sur le littoral, comprend une lagune (la lagune Ebrié où jadis on pouvait faire du jet-ski, aujourd'hui c'est plutôt un grand entrepôt d'ordures ménagères et de qui sait quoi d'autre) et s'étend au-delà.



Abidjan elle-même est constituée de plusieurs quartiers (communes comme ils disent ici) qui pourraient être des villes indépendantes, chacune avec son âme, sa population, ses attraits et ses dangers.

A titre d'exemple, le Plateau : c'est la Défense d'Abidjan à la fois d'un point de vue esthétique (les tours) et fonctionnel (le business). Les sociétés privées y ont leurs siège (c'est ici que je passe tous mes entretiens d'embauche), les ministères et les grands hôtels s'y trouvent. Le jour c'est une fourmilière avec du monde partout (des gens en costard qui vont au bureau ou sortent manger, des petits jeunes qui aident à garer et veillent sur la voiture pour 100 francs, des femmes avec des plateaux de fruits sur leur tête essayant d'en vendre), le soir ça devient désertique, voire ça craint: c'est le seul endroit à Abidjan où la nuit l'on s'arrête pas au feu rouge.
Mais il n'y a pas que le business, il y a aussi la foi qui y réside : le Plateau abrite la cathédrale Saint-Paul, un truc immense avec des vitraux marrants qui dépictent l'arrivée des missionnaires français sur la terre ivoirienne où ils sont accueillis par les hommes, les femmes et les éléphants.




les missionaires avec l'éléphant


messe à la Défense

En parlant d'éléphant (qui est le symbole du pays), voici une jolie statue en face de la cathédrale:

Notre quartier s'appelle Cocody : contrairement à des quartiers décidément posh, ici les villas et d'autres immeubles de haut standing s'alternent avec des habitations populaires, allant jusqu'à des presque-bidonvilles. La même rue peut abriter un restaurant français de choix et un maquis moyennement fréquentable. Mais c'est un quartier où l'on peut se balader sans problème, où, une fois ayant marre de l'odeur des stands de poisson fumé, on peut trouver un endroit propre pour prendre une petite Flag. 

De l'autre côté des ponts (il y en a deux, ils connectent les quartiers d'Abidjan de part et d'autre de la lagune) la vie est aussi coloriée. Treichville et le boulevard VGE (Valery Giscard-d'Estaing) est l'endroit où il y a de tout, et c'est vrai : des magasins (dont 99,9% sont tenus par des Libanais) de tissus, de vraies fausses montres, de téléphonie mobile, d'empires entiers de vaisselles et de déco intérieur (dont il faut mentionner Orca, le méga-giga magasin), il y a vraiment de tout ici! Bon, tout objet importé coûte 100 fois plus cher qu'à Paris, mais bon, il y en a au moins. Puis Zone 4 où il y a tous les grands restaurants, toutes les boîtes de nuit et, après l'aube un bon échantillon d'hommes blancs à taille conséquente et de femmes bronzées assez minces et légèrement vêtues... Eh oui, la solitude, c'est difficile.

Et tous ces quartiers sont scindés par des autoroutes et de boulevards à 3 voies. Les routes sont assez bonnes (à part quelques gros trous cachés par ci par là), par contre on a beau à chercher des panneaux de direction ou de sortie d'autoroute. Tout cela se fait d'une façon plus intuitive : on compte les ponts et les stations Total, on essaie de retenir les panneaux de pub (tout en priant qu'elles ne seront pas changées d'ici peu), les arrêts de bus local ou la couleur des immeubles. Mais tout cela a l'air de fonctionner à merveille car on se trompe assez rarement.

Voilà donc un petit aperçu de cette ville que j'aime de plus en plus et où il fait bon vivre.

Premier WE à Grand Bassam

Ca y est, on commence à s'installer petit à petit, à s'habituer à la chaleur et donc mon énergie revient aussi. Je vous montre alors Grand Bassam où l'on a passé notre premier WE ivoirien.

Sans vouloir remplacer Wikipedia ou le Petit futé en la matière, Grand Bassam est en gros l'ancienne capitale coloniale de la Côte d'Ivoire. De ce fait, elle est pleine de vieux immeubles coloniaux superbes, la plupart déjà bien en ruine où la nature a repris le contrôle. C'est donc assez drôle de se balader sur la rue principale bondée des vestiges coloniaux (dont une sorte de chaire d'église catholique) et de voir la vie quotidienne africaine juste à côté. 



Outre le passé glorieux, Grand Bassam est surtout connu comme la station balnéaire la plus proche d'Abidjan (juste 40 km), du coup assez bondé le WE. Le courant est très fort par ici (il paraît que si l'on se laisse porter par les vagues, on peut être proté jusqu'à Abidjan), du coup on s'est contenté de prendre des photos et des brochettes de poisson sur l'une des terrasses donnant sur la mer. 


Pas mal, n'est-ce pas? Et il paraît que c'est rien par rapport à Assinie, THE place to be! 

25 March 2010

Akwaba à Abidjan : ma première semaine


Ca y est, finalement nous sommes arrivés à Abidjan le 5 mars au soir ! Désolée d’écrire que maintenant, mais la chaleur et le mode de vie locale m’ont pris d’assault et j’ai vite pris le rythme ivoirienne…
Après un vol de 6 heures, on a atterri dans les 30 degrés Celsius (et ce à 22 h). Premières impressions : il fait TRES chaud, il paraît que même les Ivoiriens ont du mal ; les gens sont très sympas, pas de signe d’hostilité, pas de « bonjour, Toubab » comme ça pourrait être ailleurs en Afrique de l’Ouest ; et les routes sont (relativement) bonnes. On a été super bien reçu par les gens de l’AFD, Cyril et Anne-Lise, ce qui compte énormément quand on vient d’arriver.

Le lendemain j’ai fait ma première plongée dans Abidjan grâce à Anne-Lise qui m’a proposé de l’accompagner à la réunion d’une sorte d’association de femmes locales à la mairie d’Adjamé (un quartier d’Abidjan). Du coup j’ai vu défiler pleins de femmes (en boubou), certaines ne parlant que leur langue d’ethnie, qui expliquaient ce qu’elles faisaient dans leur association (jus de fruit, confitures, vente de chips etc.). Ca m’a trop fait penser à mon expérience au Mali, du coup ça m’a donné un sentiment de confort, comme si j’étais un peu chez moi, même pas 24 heures après l’arrivée.

Ce qui est frappant ici, c’est vraiment la chaleur, humide en plus. Pour illustrer la chose : on n’a jamais froid ici en sortant de la douche ou de la piscine, car le vent même est chaud et humide. D’ailleurs le corps est toujours moite, on ne sèche jamais réellement. Et le soleil tape tellement fort que j’ai failli avoir un coup de soleil en m’exposant vers 17h.

Ce qui est également frappant, c’est que, grâce à la chaleur, le cerveau ralentit incroyablement. Je marche et réfléchis à 2 à l’heure et le plus étonnant, c’est que ça ne me dérange pas du tout. En France j’étais assez impatiente à faire les choses de la manière la plus efficace possible, à ne pas perdre du temps, alors que depuis que je suis là, pas d’urgence, pas de stress, je fais tout doucement doucement. J’ai quelques minutes de sentiment de vide le matin, mais aussitôt que je sors pour prendre le petit-déj sur la terrasse et que je vois le jardin tout vert et fleuri, le soleil brillant et que je ressens la chaleur, cela disparaît.

La maison où j’habite : en fait c’est une villa. Il y a 4 villas pas très loin (à 100 m de l’immeuble de l’AFD où Julien travaille) et on est logé dans l’une de ces 4. Elle est énorme, surtout après avoir habité dans les 33 mètres carrés dans le Marais. Pas d’étage, mais la partie des chambres (il y en a 4) est surélevée. Voici quelques photos. Voilà, bonne digestion et à plus !